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Sondage d’Afrobarometer : un homme sur cinq trouve parfois justifié de discipliner son épouse

  • Une femme sur dix est du même avis 

Un récent sondage d’Afrobarometer met en lumière une préoccupation persistante à Maurice : un homme sur cinq estime parfois justifié de discipliner physiquement son épouse, tandis qu’une femme sur dix partage cette opinion. Bien que la majorité des sondés (83 %) rejette cette justification, les chiffres révèlent une perception inquiétante de la violence conjugale. 

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L’équipe d’Afrobarometer à Maurice, dirigée par StraConsult Ltd, a publié, le lundi 22 avril 2024, un sondage mené auprès d’un échantillon représentatif de 1 200 Mauriciens adultes. L’écrasante majorité, c’est-à-dire 83 % des sondés, estiment qu’il n’est « jamais » justifié pour un homme de discipliner physiquement sa femme. Toutefois, le plus alarmant est qu’environ une personne sur six pense que c’est « parfois » (16 %) ou « toujours » (1 %) justifié. L’étude révèle ainsi qu’un homme sur cinq, contre une femme sur dix, pense que c’est parfois justifié de corriger physiquement son épouse. 

La perception selon laquelle les hommes ne devraient jamais discipliner physiquement leurs épouses gagne en force avec le niveau d’éducation des répondants, passant de 79 % pour ceux ayant une éducation primaire ou aucune formation formelle à 86 % pour ceux ayant des qualifications post-secondaires. Quant aux personnes vivant en région rurale (85 %), elles sont plus susceptibles que leurs homologues urbains (80 %) d’avoir cette attitude. 

Le sondage révèle aussi que près de trois citoyens sur dix (soit 28 %) estiment que la violence contre les femmes est un phénomène « assez courant » (24 %) ou « très courant » (4 %) à Maurice, tandis que 67 % se prononcent contre cette forme de violence. Près de sept citoyens sur dix (69 %) sont d’avis que la violence domestique devrait être traitée comme un acte criminel plutôt que comme une affaire privée à régler au sein de la famille. 

Droits des femmes

Les résultats démontrent également que la persistance de la violence à l’égard des femmes basée sur le genre, c’est-à-dire sexuelle, physique, verbale ou morale, demeure un souci majeur au sein de la société mauricienne. Se basant sur les statistiques officiels, Afrobarometer indique qu’à Maurice, une femme sur quatre a subi une forme ou une autre de violence basée sur le genre (VBG). Le sondage précise que ces cas ont augmenté au plus fort du confinement lié à la COVID-19 de mars à mai 2020, se multipliant par cinq par rapport à la même période en 2018 et 2019. 

« En sus de violer les droits fondamentaux de nombreuses femmes, la VBG coûte à l’État environ Rs 2 milliards par an, soit 0,6 % du Produit intérieur brut, en soins de santé, services sociaux et productivité perdue », note le rapport. Cette forme de violence, selon la vaste majorité des Mauriciens sondés, « est en tête des préoccupations relatives aux droits des femmes que les citoyens estiment que leur gouvernement et la société doivent aborder ». La plupart des répondants estiment qu’il n’est « jamais justifié d’utiliser la force physique pour discipliner les femmes » et considèrent la violence domestique « comme un acte criminel plutôt que privé ».

Dans la hiérarchie, des questions relatives aux droits des femmes, la VBG est suivie par l’absence de femmes à des postes influents au sein du gouvernement (27 %) et les opportunités ou salaires inégaux sur le lieu de travail (17 %). Cependant, bien que la plupart pensent que la police prend au sérieux les cas de violence envers les femmes, beaucoup estiment également qu’il est probable que « les femmes signalant des cas de violence aux autorités subiront des représailles de la communauté ». 

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