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[Blog] COUP DE GUEULE : les comptes offshore de nos politiciens 

Dans la vaste jungle des discours politiques du 1er-Mai, où les cris de guerre résonnent et les accusations fusent comme des flèches, un élément troublant a émergé des profondeurs des rhétoriques de Pravind Jugnauth et de Navin Ramgoolam: l’argent nondéclaré des politiciens, planqués habilement dans des comptes bancaires étrangers, accompagnés de biens acquis outre-mer. 

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Évidemment, là où il y a cette fumée, il y a probablement un feu de joie alimenté par les billets de la corruption. Ces déclarations laissent entendre que certains politiciens ont réussi l’exploit de devenir multimillionnaires sans avoir à transpirer ni même à lever le petit doigt, à part peut-être pour signer des contrats juteux. Ils ont accumulé des richesses qui semblent incompatibles avec leurs revenus officiels. Il est difficile de croire que ces biens ont été acquis de manière légitime, sans implication de corruption ou de malversations financières. 

Ces révélations soulèvent des questions essentielles sur l’intégrité et la légitimité de la classe politique. Comme le soulignait Jonathan Swift : « La politique, telle qu’elle est communément comprise, n’est rien d’autre que de la corruption. » 

Ce n’est guère surprenant, mais cela devient alarmant lorsque ces révélations proviennent de deux leaders politiques. À Vacoas, Pravind Jugnauth a jeté une bombe, révélant les escapades monétaires de ses rivaux politiques. Qui est ce politicien qui cache l’or noir des contrats dans les coffres-forts étrangers ? Quel est le magot en question ? Qui sont les autres chanceux politiciens qui possèdent des biens lointains ? 

À Port-Louis, Navin Ramgoolam n’est pas allé de main morte en prédisant que des enquêtes une fois au pouvoir révéleront les coffres du pouvoir actuel regorgent de milliards de roupies dérobées, cachées dans les ombres de Dubaï, de Hong Kong et ailleurs. 

C’est de bonne guerre, diraient certains. Il est clair qu’on ne peut ignorer un feu qui crépite si intensément. Ces déclarations ne laissent guère la place à l’interprétation : certains de nos dirigeants politiques semblent s’être transformés en magnats de l’argent sale, bâtissant leur empire sur les ruines de la morale et de l’intégrité. Comme le soulignait Karl Kraus : « La corruption est pire que la prostitution. Cette dernière pourrait mettre en danger la moralité d’un individu, tandis que la première met invariablement en danger la moralité de tout un pays.» 

Messieurs Jugnauth et Ramgoolam, avec tout le respect qui vous est dû, même s’il est plutôt mince à l’heure actuelle, vous avez une tâche monumentale sur les épaules. Si vous prétendez être des champions de la lutte contre la fraude et la corruption, il est grand temps de passer à l’action plutôt que de vous perdre en discours flamboyants. Vous détenez des informations troublantes, alors ne vous cachez pas derrière le prétexte des enquêtes à mener. Pour ne pas dire des enquêtes fictives ! Faites preuve de courage, montrez-vous des dignes « combattants de la vertu » et apportez des réponses claires aux questions que vous avez si passionnément posées à vos adversaires. Vous avez le devoir de révéler les noms de ces « corrompus » et le mécanisme utilisé. Sinon, préparez-vous à être jugés non pas comme des héros, mais comme des complices des actes de corruption. 

Sauf que vous ou vos proches ont également des trésors cachés à l’étranger. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que les caisses noires des grands partis politiques ne désemplissent pas. Elles sont renflouées à l’occasion des grands événements comme le meeting du 1er-Mai et surtout pendant la grande moisson que représente la campagne électorale. La politique est un de ces secteurs obscurs alimentés par l’argent facile de toutes sources, légales aussi bien qu’illégales. 

Et comment pouvez-vous espérer que la population vous prenne au sérieux lorsque vous prétendez vouloir réglementer le financement des partis politiques ? Soyons honnêtes, messieurs, et ne prenez pas le peuple pour une bande de sots qui applaudissent à chaque tour de passe-passe. C’est une insulte à notre intelligence collective. 

 

 

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